Doit-on répondre à toutes les envies d’un enfant ?

Il s’agit d’une question qui peut-être récurrente dans les familles. Les questions de l'envie ou du désir et des besoins sont très proches et en même temps très éloignées.

Pour expliquer les besoins et les désirs chez un enfant, revenons sur la notion du “désir”.

Par définition, cela exprime un souhait, un voeu, une attente qui doit être satisfaite. Il a pour but d'éprouver du plaisir.

Le désir veut transformer la réalité en autre chose qu’elle n’est pas, mais qu’elle doit devenir pour pouvoir le satisfaire réellement.

Il caractérise aussi l’Etre Humain en un Être désirant, ce qui nous différencie bien de l’animal.

En effet, l’animal n’a que des besoins, l’Homme a des besoins et des désirs.

Maintenant, qu’est-ce qu’un besoin?

Il est associé à la survie de part les besoins vitaux ( manger, boire, dormir) qui nécessite quelque chose de concret pour être assouvis, alors que le désir peut se contenter d'être imaginé,halluciné à travers des rêves. De même,“se sentir aimer, se sentir capable, se sentir compétent, se sentir libre dans certains choix” sont également des besoins qui permettent notamment à l'enfant de prendre confiance en lui.

C'est pourquoi il semble important de rester vigilant face à l'estime de soi car il se bâtit notamment chez l’enfant lorsque l’on répond à des besoins physiques et affectifs. L’enfant a  le sentiment d'être important.

Du point de vue théorique, Maslow, psychologue (1954) a introduit “la pyramide des besoins” afin de classer les besoins humains par ordre d’importance en 5 niveaux:

  • 1er niveau:Besoin physiologique (respiration, faim, soif, sommeil)

  • 2eme niveau: Besoin de securite (environnement stable et previsible)

  • 3eme niveau: Besoin d’appartenance ( affection, amour)

  • 4ème niveau: Besoin d’estime (confiance et respect de soi, reconnaissance et appréciation des autres)

  • 5 eme niveau: Besoin d’accomplissement de soi

Prenons des exemples, “manger des frites, rester au parc 3 heures, se coucher tard” sont des désirs. Le rôle du parent est de les entendre et de les reconnaître sans forcément tous les satisfaire. Il s’agit d’un réel apprentissage à vivre pour chaque enfant de découvrir que la réalité n’est pas au service de ses désirs.

Ainsi faut-il essayer d’apprendre à se positionner par rapport au “Non”, ce qui n’est pas chose facile, lorsqu’une “crise” se déclenche. Le parent doit pouvoir dire “ce n’est pas à toi que je dis Non, mais à ta demande. Ce n’est pas toi que je rejette, mais l’exigence que tu tentes de m’imposer”.

Puis pourquoi “ craindre de dire Non?” Cela fait référence à la peur de frustrer, de choquer, peur de décevoir, peur de ne plus être aimé, peur de ne pas supporter la déception de l’enfant, car effectivement c’est naturel de vouloir faire plaisir à celui que l’on aime.

Et sI on n’expose pas l’enfant à la joie et au bonheur, cela signifie que l’on le prive d’une partie de la vie. Mais les souffrances, les peines, les deuils font également parties intégrantes de la vie. Se heurter à ces phénomènes permet à l’enfant d'être plus solide, plus altruiste, plus empathique. Cela devient pour lui alors une vraie richesse.

L’enfant a donc besoin de limites afin de se sentir en sécurité. Après coups, il se sent important, compris et aimé. Ces sentiments ont beaucoup plus d’importance que les jouets obtenus par exemple. Et si il se sent compris, il acceptera beaucoup mieux le “Non” et les limites que lui impose le parent.

Pour conclure, apprendre à communiquer avec les enfants, c’est les aider à mettre des mots sur ce qui se passe, sur leur ressenti émotionnel lorsqu’il y a une frustration, notamment.

“Le silence des mots, réveille la violence des maux”.

Savoir écouter et entendre son enfant semblent être les liens les plus important qui permettront de mieux appréhender ses requêtes.